Une aventure vécue à 4 à Paucartambo en compagnie de Mathieu et Marion rencontrés à la fin du trek de Choquequirao.
4 jours de festivités! Nous on en a fait 3 et il a fallu une journée pour s'en remettre! On sait pas comment font les danseurs qui en plus du programme chargé des journées se la collent allègrement du matin au soir !
C'est donc une grande fête qui mélange pleins de religions, de cultures, d'histoires locales et de légendes, le tout autour du personnage central de la Vierge Carmen que tout le monde vient vénérer, saluer, remercier pour des tas de raisons et beaucoup de miracles. Y parait que pour le pèlerinage il faut revenir 3 années de suite, bonne excuse pour faire la bringue !
19 groupes de danses aux costumes hauts en couleurs accompagnent les processions, racontent des histoires, foutent le bordel, la joie et la fête ! En voici quelques exemples : torreros, malades du palu, boulangers, tribus amazoniennes, chiliens de la guerre du pacifique, gringos-arrieros espagnols, esclaves noirs, diables, représentants de la loi, couples de jeunes, ceux de l'altiplano...
Fou et de surprises en surprises !
En gros les festivités s'organisent autour de 3 reconstitutions scenographiques, 2 grandes processions, 1 moment au cimetière.
J1 : arrivée au milieu des cheveaux des gringos-arrieros bière en poche et bière à la main, decouvertes des groupes de danses qui se présentent au village, mais on a pas tout vu, danses pas toujours claires, juste bien senti que tout est permis ou presque pour certains ! Le soir c'est l'embrasement, l'un des groupes de danseurs met le feu à la ville à coup d'artifice, jouant ainsi la tentative historique de prise de la ville pour la virgen del carmen. On a pas les mêmes restrictions de sécurité! Artifice en plein milieu de la foule voire dirigé dessus exprès! Ca crie, ca rie... nous on s'éclaire et on est content d'avoir notre feu d'artifice un 15 juillet à la sauce péruvienne et sans le tralala militaire!
J2 : C'est le grand moment que tout le monde attend, la vierge sort de l'église! Grande procession avec danseurs, grands pontes et ecclésiastiques, grande emotion, même nous on ressent une ferveur ! Mais bon on a pas suivi les 5h de procession quand même! On a loupé "le bosquet" la mise en scène matinale de mise en valeur de savoir faire et distribution de cadeaux, trop tôt! Par contre on s'est pas loupé sur la soirée. On s'est "invités" dans l'une des salles de danses et à priori celle de la communauté de danseurs la plus prisée (car ils sont très presents dans toutes les grandes reconstitutions). Pas plus de 5 min pour se faire virer de la table par une vieille et dans la foulée se faire payer un coup par d'autres gars. On a dansé, picolé à l'oeil et bien discuté avec des peruviens bien éméchés. L'open bar faisant on est sorti vers 2h du mat bien fatigués et ayant appris pas mal de choses sur la fête, ayant vu défiler pleins autres groupes de danses qui venaient faire la fête et on a même eu une leçon de quechua !
J3 : reveil plus tardif sur le camping installé au terrain de foot, mais c'est juste collé au cimetière et la musique nous attire vers 11h. Et là c'est fou tout ce cimetière en fête! Tous les groupes de danseurs sont autour des tombes, on paie des verres aux morts, on prie, on danse, on joue de la musique, on pleure, on picole, on rigole ... et on grignote des cochonneries vendus par les petits vendeurs jusque là! Il y a aussi partout des séances plus ou moins violentes de fouettage en règle! Des combats musicaux de fouettage juste hallucinant ! On a vraiment mal pour eux ! On poursuit la journée avec une nouvelle sortie de Carmen pour aller faire des benedictions au pont mais nous on se réserve des places pour la "guerilla". Enfin reserver des places est impossible, il y a une organisation bizarre qui fait que tout est par avance plus ou moins déjà occupé, loué, vendu... ou pas, bref après s'etre fait virer par ci par là on se retrouve au premier rang assis par terre. Nos voisines nous conseillent vivement d'acheter des ponchos en plastique, vendus aujourd'hui par tout une armada de vendeurs, on se demandait pourquoi... ben la guerilla ça frise le grand n'importe quoi ! Reconstitution d'une guerre entre communautés pour prendre la ville ou autres histoires du genre... le public s'en prend plein la tete ! Farine, bière, fumée de piment... on se fait attaquer de partout ! Et ça dure un moment la comédie! Même les ponchos à 2 soles n'auront pas suffit, on est sorti les cheveux collés sur la tête et les polaires puants la bière...!!