Après notre super stop qui nous a déposé à moins de 5 min de notre nouvelle maison, on rencontre Nori et Satoko. Nori c'est un grand gars qui s'est mis à l'agriculture à 22 ans, 14 ans plus tôt, bon campagnou un brin hippie, un peu penché sur la boisson et à fond sur la bouffe ! Sa femme Satoko est employée de la ferme, payée depuis seulement 1 an, et s'occupe aussi de la maison assurant la majorité des repas, trop bon, les petites decos florales, et chose marrante, met souvent gants et masque même à la maison ! Et puis il y a le fiston de 3 ans, Yoshi ! On a pas accroché du tout avec ce gamin, rien compris à son éducation ni à son emploi du temps, bizarre mais c'est le cas alors on en reparlera sûrement pas beaucoup !
Ce sont de gros bosseurs et on le découvre assez vite lors de nos temps de travail, souvent 8h-13h, qu'ils font d'une traite ! Pas de pause ! Il nous aura bien fallu 3 jours pour aménager quelques pauses syndicales et puis on aura même endroit aux pauses glaces ! Bon en même temps, ils ont quasiment 1 hectare reparti en petits bout éclatés partout, y a du taf !!! On passe de très bons moments ensemble tel que l'apéro quotidien, la baignade \ bodyboard directe après le boulot ou les sorties tourisme qu'ils nous aménagent. En commençant par un tour au spaview, spa dans un hôtel luxueux avec des bains extérieurs qui donnent sur toute la baie, le tout à poil donc après seulement 2 jours de connaissance !
On rencontre aussi certains de leurs amis, comme la chef cuistot venue visiter son fournisseur de légumes mais aussi aider à planter du riz ! Pieds nus dans la boue, à 6 en rang d'oignons, une super expérience ! Qui dit chef cuistot dit bouffe ! Le signe de ce woofing où nous avons découvert pas mal de trucs japonais et de bouffe maison, comme le tofu, les dumplings, les croquettes de poulet, le barbecue de table et l'oconomiyaki, une sorte de junkfood préparée sur la super poelle -barbek-cocotte de table. En gros c'est un pancake puis plein de couches de viande, chou, noodles, oeufs, sauces... Bourrin et délicieux ! On a aussi beaucoup cuisiné : gratin dauphinois, coq au vin, oeuf à la neige, marquise ratée au chocolat, vinaigrette, patate fourrée à la fourme, cake, quiche et le must : les oeufs à la coque !!! C'est tout bête mais on se rend compte que c'est vraiment frenchy ! Surtout quand faut tremper les mouillettes !!! Là les japonais peuvent comprendre, enfin plus que pour la trempette dans le café qu'ils trouvent pas top mais alors dans le thé c'est scandale !!!!
Dans nos rencontres, il y a aussi eu Kanji et sa famille. Nous sachant français et passant le week-end ensemble, ils sont arrivés rosé et assortiment de fromages à la main ! Blind test, on vite reconnu l'Emmental et la fourme d'Ambert sous leurs yeux ébahis, mais eu recours au mime star wars \ Yoda pour trouver le Gouda ! Bien marrant surtout après les quelques aperos vodka orange de Nori ! Et une discussion franco-english-japonais autour de la lune qui donne à peu près ça... (Faut imaginer aussi les mimes)... La lune ? Avec un lapin ? Qui habite dans la lune ? Du mochi ? Attends tu es en train de me dire qu'il y a un lapin qui fabrique du mochi sur la lune ??? Oui, oui ! Vous savez pas ça ??? Ici tout le monde le sait !!!! Après vérification en image sur Internet, oui il y a bien un lapin qui fait du mochi (qui bat du riz pour en faire une pâte) sur la lune ! Hilarant !!!
On a aussi rencontré Yuseke, un jeune la trentaine tout juste revenu de 2 ans en Australie, qui nous sachant au village, vient nous voir pour pratiquer son anglais et bosser un peu en woofing aussi !!! Adorable et chose marrante, il ne connait pas vraiment nos hôtes mais se retrouve volontaire pour nous emmener à un atelier de fabrication de la sauce soja ! Enfin jusqu'à la veille où trop effrayé par les hippies qui ne manquera pas d'y avoir, il demande à Nori de nous accompagner aussi !
Nous voilà partis pour une journée à la découverte de la sauce soja. Super intéressant, mais heureusement que nous avons été accompagnés pour avoir un bout de traduction ! Au final, les plus hippies du groupe c'était peut être bien nous ! Le lendemain, changement d'activité, festival de cerf volant après le boulot. Accompagnés de Yuseke, on a assisté à des batailles de cerf volant flottant au son de sortes d'archet de violon accrochés au cul des cerfs volant carrés. On aura même le droit de tenir le fil (enfin 10 secondes faut pas déconner) après avoir été présentés et inscrits auprès des juges par une des équipes.
Superbe après midi qui s'est terminée par un moshinague littéralement lancer de moshi. Ça porte bien son nom, les organisateurs du festival jettent des moshi et des snack sur la foule, qui, équipée de sacs plastiques se jette sur les victuailles ! Et attention pour les japonnais et particulièrement les vieilles c'est du sérieux ! Fini la politesse, on hésite pas à pousser son voisin pour un moshi supplémentaire... On a appris que les moshinague avaient surtout lieu lorsque qu'une maison était terminée, l'idée étant que la vie est faite de cycle (sinusoïdale) positif et négatif, construire une maison c'est positif donc en faisant un moshinague le nouveau propriétaire se débarrasser du superflus pour rester sur le haut de la vague... (Traduit du japonais via l'anglais c'est donc plus ou moins clair..)
Entre ces sorties culturelles on a tout de même bien bossé, grosses journées passées accroupis pour du semis, désherbage ou encore à installer les paillages. Ici le paillage est plastique... il s'agit plus de faire des buttes avec une grosse machine puis de les recouvrir d'un plastique noir, on ne s'est pas bien habitué à cette technique, un peu dur de produire du bio sous plastique... En tout cas on a beaucoup appris sur le compost, la pollinisation des courgettes ou sur la taille des tomates. On en a aussi profité pour faire le plein de graines (poireaux japonnais, shiso...)
Avec tout ça le temps file et notre dernière journée est bien vite là, Nori nous invite avec Yuseke au Oichi Sushi, un restaurant qui porte bien son nom ! On a carrément halluciné, on en menait pas large en entrant dans le resto (tout est silencieux du coup tu sais pas trop ce que tu peux ou ne peux pas faire...) on a tout de même demandé à changer de table pour aller au bar ! Là, devant toi 2 cuistots coupent, tranchent, manipulent avec doigté (les mains dansent littéralement) poisson, légumes et riz pour faire les sushis qu'ils déposent au fur et à mesure directement sur le bar devant toi (il y a une sorte de présentoir sur toute la longueur) Si la technique est impressionnante, les goûts et textures sont également extraordinaires, indescriptibles on est resté tous les quatre sous le choc !!! The best ever ou "c'est canon" comme pourrait dire Nori. Après ça, petit arrêt au café, cours de surf pour Thomas et nous voilà à l'apéro-dînatoire french touch. Cake, quiche, fromage et pinard ! On en a profité pour leur faire découvrir le bon goût du Sancerre blanc et du Bourgogne Pinot noir le tout accompagné d'un vrai bon pain. Une soirée qui a terminé comme il se doit, bien tard, en jouant aux dés et avec un petit mal de crâne en perspective pour le stop du lendemain... Chouette !!