Après une bonne heure de marche en compagnie de Suzana noys
voila arrivés a la Moya pour la fiesta. "Rodéo" avec les taureaux,
danses, musique à fond, même les petits vendeurs de sucreries et les stands
bouffe - bière sont au rendez - vous (on se demande bien d'où ils sont venus) !
On retrouve l'ambiance des fêtes boliviennes et péruviennes, l'alcoolémie
aussi...

On apprend que chaque année une famille de la communauté est
chargée d'organiser (payer) la fête, les membres sont appelés les
"priostes", c'est aussi l'occasion de démontrer sa prospérité, on
comprend mieux pourquoi l'une des maisons a été fraîchement repeinte... c'est
celle des priostes de cette année ! On nous invite à danser, à partager de la
bière tant et si bien qu'on finira par s'enfuir avec Suzana en s'échappant en
courant !!!

Cette semaine, plus trop de boulot à la Moya, le temps
s'écoule lentement mais c'est l'occasion de discuter avec Vicente et les membre
de la communauté s'acquittant de leur minga, de visiter le musée de la Moya ou
le chantier de l'hacienda, ou encore de livrer un alpaga, de mesurer des lamas
avec les etudiants en stage agriculture, on profitera aussi des soirées au coin
du feu à discuter médecine andine, croyances locales et religion avec Pierrick. D'autant que Thomas teste le
biomagnetisme (avec des aimants) pour chasser définitivement ses parasites...


Quelques exemples passionnants des techniques de
purification des Yachak (chaman)... Le diagnostic peut s'effectuer avec un
cochon d'inde (cuy) ou une bougie, qui est passé sur l'ensemble du corps. En
"ouvrant" le cuy, les zones malades du patient apparaissent noircies
dans le cuy... Pour la bougie, c'est après l'avoir allumé que le chaman
''sait''... ca peut nous paraître un peu bizarre, mais ces techniques donnent
des résultats car certains viennent parfois de loin pour consulter, la médecine
andine est aussi reconnue car il est possible de choisir à l'hôpital entre
médecine "moderne" et médecine andine !

Autre découverte intéressante, le projet de l'association de
restauration d'une hacienda en lieu de memoire, aujourd'hui le chantier est
bien avancé et il y a notamment 6 fresques qui racontent un bout de l'histoire
récente des indigènes...

Car jusque dans les années 60-70 la condition des indigènes
était vraiment très dure. Maintenus dans un état de quasi esclavage par les
grands propriétaires et victimes de viol, violence etc... ils n'auront accès à
la terre qu'au cours des années 60 et il leur faudra encore de nombreuses
années de lutte pour accéder à un semblant d'égalité. L'Église est également
représentée dans les fresques tantôt silencieuse, tantôt prosélyte ou encore
engagée à l'image de Msr Proagno, évêque de Riobamba qui s'est largement
investi pour la cause indigène (alphabétisation à la radio entre autre...). On
trouve également sur ces dessins des indigènes en désaccords représentant les
divergences entres communautés. Cette réalité est méconnue des jeunes
générations malgré le fait que leurs grands - parents en ont été victimes...

Le musée de la Moya nous a aussi permis de découvrir (un
peu) le lien qu'on les indigènes avec les montagnes et particulièrement le
Chimborazo qui domine la vallée. Montagnes hommes ou montagnes femmes de
nombreuses histoires expliquent la création de certaines lagunes constituées des
larmes des montagnes et permettant ainsi de les relier l'une à l'autre. Ou
encore la naissance de plus petites montagnes fruits des amours de deux
montagnes plus importantes. Ou encore, pour expliquer la naissance des enfants
albinos qu'on appelle ici les enfants du Chimborazo, ils doivent leur couleur
et leur yeux rouges au neige de leur père. Les femmes qui s'aventurent trop
près de la montagne durant la nuit risque en effet de tomber enceinte...

Mais au fait comment on reconnaît une montagne homme d'une
montagne femme ? Hé bien c'est tout simple il existe une plante qui ne pousse
que sur les montagnes homme, facile !

Le musée est également consacré aux heliaderos, les hommes
qui extraient des blocs de glace des glaciers millénaires pour les vendre au
marché de Riobamba pour la conservation des aliments, la medecine et les glaces
bien sûr !

On finira notre cette semaine en faisant de la peinture, du
ponçage et de l'enduis dans une grande barraque qui servira également d'accueil
touristique à terme. Pour le week end, on s'adaptera au temps mega changeant de
l'Equateur s'organiser une des nombreuses balades du coin, et quisas au
Chimborazo?