Comme d'habitude Thomas est tres beau et je ne me lasse pas de le regarder (bon c'est thomas qui dicte).

Comment y marche ce rara ? Alors, tout d'abord il peut y avoir jusqu'à 9 voiles (enfin moins 2 car il y en a déjà une de dechirée et 1 à reparer) soit en partant de la proue : les 3 avec une baume et un mat d'où le fameux 3 mâts (he d'ailleurs vous savez que la chanson c'est un fameux 3 mâts a été écrite pour le bel espoir ?!..) donc nous avons la misaine, suivie de la grand voile et de l'artimon. Il y a aussi le plus souvent la trinquette et le yankee à l'avant. On peut ensuite ajouter des voiles d'etais entre les mâts et là on a un sacré tas de chiffons et de bouts de ficelles (dixit romaric).

Et comment on monte tout ça? A l'huile de coude ! Palans, poulies, ho hisse. Pas facile de s'y retrouver mais on commence à bien gérer... quand on s'en occupe... car on touche pas si souvent aux voiles finalement !

Pendant ce temps là en passerelle au ryhme du doux chahut de la houle et des "le cap bordel !", le timonier (le barreur) tient bon la barre légère et suit son cap. Les copains du quart assurent la vigie, le radar, tracent des points gps chaque heure sur la carte et encouragent allegrement les pointes de vitesse (on est a 6-7 noeuds de moyenne ). Et comme la route est longue, il y a pas mal de passage, la barre est à qui veut la prendre, on lit des bouquins de nav, on fait des noeuds, on blagouille, on boit, on mange....

Un des roles de la passerelle est aussi d'éviter les autres bateaux....et y en a pas des masses à l'horizon mais un seul suffit ! Surtout quand c'est les copains ... a ce propos, peu après Lisbonne, le beau BE s'est lancé dans une manoeuvre d'abordage avec attaque au patator alors qu'on avait que des grains de raisins pour seule arme et ça a marché plutôt plus que prévu ! Résultat, accrochage par l'arrière et 3m de lisse arrachée et de tole tordue ! Les boules ! On a jamais vu le BE d'aussi près, sauf au port à couple. Revanche à madère!

Quant à la route, 700 miles de Brest à Lisbonne effectués en 4,5 jours (faites vos calculs sachant que 1 noeud = 1 mile/heure) et 500 miles de Lisbonne à madère et on y arrive ce soir, mercredi 4fev. Houhou on voit la terre !

Côté météo, on est plutôt chanceux avec une mer belle à agitée, houle de 2m avec des pointes à 4m, vent pas mal du tout dans l'ensemble, de secteur N-NW qui nous pousse donc entre travers (son allure préférée ) et grand largue, ciel couvert par contre avec tantôt de magnifiques trous de soleil mais qui ne durent pas.... c'est pas encore maintenant qu'on aura notre ciel étoilé à 360.
Resultat on a passé le golfe de gascogne finger in the nose ! Ca a finalement plus bougé apres, avec une nuit difficile où thomas a du quitter sa banette (sans bache anti - roulis ) et finir sa nuit par terre !

NB: Les clairs de lune sont assez canons, les dauphins aussi !